Mettons fin au mensonge d’un coût du travail « trop élevé ».




• Le patronat marocain paralyse toute augmentation du revenu minimum en gémissant à tout va que le coût du travail est trop élevé et que cela, naturellement, handicape  la compétitivité du tissu économique.

• Faisons un petit calcul pour démystifier ce mensonge. Prenons comme point de départ 2012 et l'accès au pouvoir d'un nouveau parti politique. Entre 2012 et 2017, 204.000 emplois nets ont été créés au Maroc.

• Dans l'intervalle les entreprises, sous forme de niches fiscales, autrement dit de subventions ont empoché 33 Milliards de dirhams par an. Par ailleurs la commande publique fléchée vers les entreprises publiques comme privées a atteint une moyenne de 60 milliards par an.

• Additionnons les niches fiscales et l'investissement public. En six ans la somme des deux équivaut à 204 + 360 = 564 milliards de dirhams. Faisons à présent une division simple. Combien aurait donc coûté à l'Etat la création d'un poste de travail par l'entreprise marocaine : 564 MMDH divisé par 204.000 emplois créés

• Roulement de tambours : 2,6 millions de dirhams.



• Si l'on prend la médiane salariale selon la CNSS, à savoir à peu près 3000 dhs/mois, sur une carrière de 30 ans, le décaissement de l'employeur serait donc de  1 million de dirhams par emploi généré. L'entreprise aura donc empoché 1,6 million de dirhams par emploi créé au Maroc. L'entreprise fait donc un profit de 160 millions de centimes par emploi généré. 160 millions de centimes…

Elle n'est pas belle la vie.

Que l'on n’entende plus, mais plus jamais, le patronat bloquer toute revalorisation des salaires en prétextant d'un coût du travail trop élevé. Plus jamais.


Réda Dalil




Mon livre, "Ce Maroc que l'on refuse de voir" est disponible dans toutes les librairies.


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